dimanche 18 janvier 2015

Kit hivernal



Aujourd'hui, on va s'attaquer à un article de saison, sur l'hiver! Parce que l'air de rien, on parle presque de la moitié de l'année: la 1ère neige cette année est tombée début novembre et la dernière tempête la saison dernière était début mai...

Alors toi, lecteur, qui a peur du froid canadien et qui se dit qu'il ne survivra pas ici, on va te guider!

Température du 6 janvier


Tout d'abord, il faut bien s'habiller. Dit comme ça, ça a l'air bête mais non!
Inutile d'empiler des couches de vêtements pour espérer ne pas geler sur place. Déjà parce que ça va être lourd et puis aussi parce que tu vas être répertorié comme touriste illico presto.
Dans la panoplie des indispensables: une bonne tuque (bonnet), une écharpe, de bons gants (imperméables), de bonnes chaussures (chaudes) et surtout un bon blouson. Le blouson c'est la clé de tout! Inutile de chercher à en acheter un chez toi, dans ton pays chaud, attends d'être arrivé ici tu trouveras ce qu'il faut (et avec les spéciaux, tu l'auras à bon prix).
Avec le temps, tu auras une tenue contre le froid pour sortir et faire ta vie (survivre quoi) et ta tenue déneigement.
La tenue déneigement, c'est comme quand tu pars au ski avec si possible une couleur flashie pour te retrouver dans la neige si tu as la bonne idée de t'y jeter dedans (les secours te retrouveront plus facilement).


Maintenant que tu sais comment t'habiller, il va falloir t'équiper pour faire face à la neige. Et là c'est important car tes soirées en dépendent... Bien équipé tu pourras espérer passer une bonne soirée au chaud en amoureux. Mal équipé, prépare toi à passer la soirée dehors à pelleter et à maudire cette crisse de neige.
Il faut tout d'abord savoir qu'il y a de la neige légère et de la neige lourde, gorgée d'eau, et qu'il y a donc des pelles différentes. Ne tente pas de prendre la pelle neige légère pour enlever la neige lourde, tu vas y laisser ton dos (et peut-être ta pelle)!
Il existe également de petits chariots pour la neige légère, qui te permettent d'en prendre plus en un voyage! Là aussi, ne pas l'utiliser avec la neige lourde, sous peine de rester planté au milieu du driveway.



Brise-glace


Si un soir tu as eu la flegme de déneiger ("oh il n'est tombé que 3 cm"), penses à prévoir le brise-glace! Il se pourrait fort que cette maudite neige se soit changée en glace le lendemain quand tu auras trouvé un peu de courage au fin fond de tes chaussettes et que tu seras décidé à sortir déneiger.

Quand tu auras essuyé quelques tempêtes et que tu en auras assez voudras te sentir un peu plus canadien, 2 choix s'offriront à toi: payer un contracteur pour qu'il déneige devant chez toi ou bien t'équiper avec un "big boy toy"!
Nous on a opté pour la seconde solution. Mais c'est juste pour s'intégrer, hein! :)



On pourrait faire un article complet sur ces jouets-là tellement le choix est vaste, mais on verra peut-être ça une prochaine fois.
Dans la case déneigement, il faut penser à déneiger ton char (nom usuel ici pour désigner une voiture) s'il est resté dehors. Il existe tout un tas de petits gadgets utiles (et indispensables) qui t'aideront dans cette tâche: balai à neige, pousse neige, grattoir (si ça a gelé), démarreur à distance...






Maintenant que tu as déneigé, tu vas pouvoir sortir ton char.
Là aussi, de ton choix de char va dépendre la suite des évènements.

Bien évidemment, le choix ne sera pas le même si tu vis dans une grande ville ou en campagne, sur une route principale ou au fin fond des bois. On va donc axer la réflexion sur ce qui se passe par ici, à Petit-Rocher.
Il faut partir du principe que les berlines normales (taille type Clio, Megane) c'est pour les Mickey!!! Ou éventuellement en seconde voiture car ici c'est l'Amérique!!!  Vive les Dodge RAM, Ford F-150 et Honda Ridgeline (j'suis obligé de le citer, c'est dans mon contrat)!!!



Bien que les routes principales soient déneigées en priorité, il peut être appréciable d'avoir un véhicule surélevé et 4 roues motrices, ne serait-ce que pour se sortir des parkings enneigés ou même passer la bute de neige créée par le chasse-neige lors de son passage devant chez toi juste après que tu aies déneigé (grrrrrr).
Au passage, il faut noter que l'achat de pneus neige peut-être un investissement judicieux pour rester sur la route...

Donc ça y est, tu es habillé, tu as déneigé et tu as ton char. Mais pour quoi faire puisque c'est l'hiver et qu'il fait froid?
Tu as tout d'abord la possibilité d'aller voir des games (matchs) de Hockey (prononcer Hocki). Ici c'est le sport Roi et rien de tel que le Hockey pour rencontrer du monde et passer un bon moment.
Si t'as pas envie de rester assis pendant 3 heures, tu as le choix entre: t'acheter des patins et aller patiner, t'acheter des raquettes et aller te promener, t'acheter des skis et faire du ski de fond, t'acheter une luge et aller glisser ou bien t'acheter un skidoo (scooter des neiges) et faire le tour de la province (si si vraiment, mais pas en une journée).
Il est à noter que tôt ou tard tu auras à acheter tout cela pour te sentir canadien, même (surtout) le skidoo!
Si t'es pas trop achat, tu peux toujours faire des bonhommes de neiges devant chez toi, c'est sympa aussi. Mais si tu ne fais que ça tout l'hiver, tu risques d'avoir une armée de bonhommes de neige devant chez toi!



Pour changer un peu, tu pourras toujours faire un tour en chien de traineau pas loin de chez toi,



ou bien t'adonner à la pêche sur glace...







Vous l'aurez compris, en hiver, il y a de quoi faire!!! :)




samedi 3 janvier 2015

2015 nous ouvre ses bras!





Je profite de la fin d'un 1/3 temps du 1/4 de finale des championnats du monde junior de hockey (bah oui, on est au Canada ou pas!) pour vous souhaiter à tous, et au nom de la famille, une très belle année 2015! On vous souhaite une santé de fer et beaucoup de réussite dans tous vos projets.

De notre côté, nous quittons une année qui a été riche en évènements pour une année plus tranquille. Enfin, normalement... (Non Maman, ne fait pas de crise cardiaque, on ne bouge plus :) ). Mais ça ne veut pas dire qu'elle sera moins intéressante!

Cela fait donc 6 mois que nous sommes ici, 6 mois qui sont passés à une allure folle! Mais un sentiment étrange d'être ici depuis plus longtemps...
On ne va pas se le cacher, le bilan de ces 6 mois est positif! Tout n'est pas rose, mais c'est positif ;)
Nous avons passé 2 belles semaines en bord de mer sous une chaleur caniculaire (si si), nous avons acquis une chouette maison, nous nous sommes bien installés, nous avons pu profiter de notre été pour découvrir le coin, la rentrée de Lana s'est bien passée (et ça se passe toujours bien), Maélie s'éclate à la garderie (même si elle ne voulait pas y aller au début), nous avons eu la visite de nos parents, j'ai un boulot sympa, on fait pleins de belles rencontres, nous sommes bien entourés, que ce soit par l'association (AMRC) ou les autres immigrants et il tombe de la neige à ne plus savoir qu'en faire. Ce dernier point va d'ailleurs devenir un point noir d'ici peu car on ne va vraiment plus savoir où la mettre...

Nous nous sommes bien adaptés à la vie ici, même si ça pique sévère le matin depuis quelques jours (-20 ressenti à -30). La vie y est douce, la mer côtoie les forêts, les rivières et les lacs, les gens sont très accueillants, toujours prêt à nous aider et ils sont très curieux de notre parcours.
Petite anecdote: devant le regard effaré de certains canadiens quand on leur disait que nous n'étions pas en vacances ici mais bien installés, on a cru qu'on nous avait caché des choses sur le coin et qu'il y avait un loup quelque part!
Bon au final rien de tout ça, les gens sont justes plus habitués aux jeunes qui partent dans l'ouest et les seules arrivées sont souvent des gens du coin qui reviennent s'installer après un exil ou ceux qui ont de la famille par ici.
C'est aussi un peu ce que l'on cherchait: une place encore peu habituée aux immigrants, où l'on ne serait pas une famille d'immigrant parmi tant d'autres.

Le choix de venir dans la Baie des Chaleurs a étonné (et en étonne encore certains) mais nous ne le regrettons pas.
Les articles de presse sont peu élogieux sur le coin, sur l'emploi et le contexte économique (fermetures d'entreprise, ''haut'' taux de chômage). Il ne faut pas se le cacher, l'économie est moins florissante qu'à Moncton, mais je trouve la réalité du terrain bien différente et beaucoup moins sombre.
Beaucoup d'emplois ici sont saisonniers (pêche, tourisme) et il y a une certaine culture du chômage chez les jeunes dans le coin. Comme je le dit à beaucoup de potentiels immigrants, il y a du boulot pour les courageux! Et les employeurs en cherchent.
Ne vous fiez pas trop au nombre d'annonces d'emploi qui paraissent sur internet, vous ne verrez que celles qui ont une obligation de publication ou celles des employeurs qui n'ont vraiment trouvé personne. Ici, c'est à l'ancienne, tout au bouche à oreille!

Pour continuer sur le volet emploi, mais sur un plan plus personnel, je dois dire que j'ai été étonné de pouvoir trouver un emploi si facilement (et pas au salaire minimum). Le programme fédéral de placement m'y a grandement aidé et je n'aurai pu décrocher cet emploi sans ça. Il faut saluer le travail de l'AMRC, qui a poussé pour que nous puissions avoir des dérogations pour entrer dans le programme, celui-ci n'étant ouvert qu'aux immigrants arrivés depuis plus de 6 mois.
Ce programme m'a permis de me faire ma première expérience canadienne, si importante ici, et de faire mes preuves. Pour l'employeur, c'est tout bénef, ça ne lui a rien coûté pendant 6 semaines (le fédéral le subventionne) et il a pu me tester sur le terrain.

Du côté de Loe, ça avance également. Pas aussi vite qu'elle le souhaiterait (ah les femmes et la patience), mais un placement intéressant devrait arriver dans le courant du mois de janvier. Elle a fait le choix de ne pas prendre n'importe quel emploi afin de continuer à suivre ses cours d'anglais, ses formations à la chambre de commerce et afin d'avancer dans sa réflexion et ses prises de contact sur d'éventuelles futures activités.
Cela a également permis de limiter les frais de gardes des filles, ce qui n'est pas négligeable.


Comme je l'ai écrit au début du post, tout n'est pas rose!
En premier lieu, nous repartons totalement de zéro. Même si on le sait en arrivant, il est parfois compliqué de devoir tout re-apprendre et il faut savoir se montrer patient.

Au niveau langage, il faut se faire à l'idée que notre français est ''étranger'' ici. Certaines formules piquent souvent les oreilles (la conjugaison est simplifiée au max, les expressions sont des traductions anglaise mot pour mot) et il est facile pour nos filles de tomber là-dedans. On a donc un travail de suivi important à faire avec elles et ce n'est pas toujours simple.
On a également un travail important à effectuer sur notre vocabulaire et notre prononciation afin d'être compris (je parle bien du français là!). Une cliente francophone m'a d'ailleurs demandé hier de lui répéter une phrase en anglais pour qu'elle comprenne mieux...

Comme je l'ai dit dans un précédent billet, l'éloignement familial n'est pas toujours aisé. On sait qu'on ne sera pas présent pour les regroupements familiaux (Noël, mariages, anniversaires, décès...). Nous avons juste été confronté aux fêtes de fin d'année et même si on les a passé avec des amis (et qu'on a bien ri), ça n'avait pas la même saveur...

En parlant de saveur, c'est peut-être le point noir de notre immigration: la bouffe!!!
On en est à rêver de certains plats, aliments que l'on ne pourra trouver facilement ici: cassoulet, choucroute, magret de canard, bon fromage, saucisson...
Encore qu'en discutant, on commence à trouver les bonnes adresses pour se ravitailler sur certains produits. Et en cas d'extrême urgence, il y a la famille qui nous aide à tenir le coup avec des colis!
Mais bon, les séjours en France donneront lieu à des orgies je pense.



Vous m'excuserez si ce billet est un peu décousu. J'ai eu un peu de mal à jongler entre l'écriture et le match de hockey au cours duquel j'ai eu à exprimer une joie ''contenue'' un certain nombre de fois. Le Canada a en effet étrillé le Danemark sur le score de 8 à 0. Go Canada Goooooooo!